Notes sur le système du livre papier, son agonie prochaine et son ultime combat

Dans son Traité de sociologie générale (1916), Vilfredo Pareto observe un mouvement qu’il qualifie de « circulation des élites ». Dans toute société on trouve des dominants et des dominés, des élites et des masses. Les élites sont périssables. En place, elles affrontent sans cesse des concurrents venus de la masse, leur opposant diverses justifications de l’ordre établi – dont la plupart sont non-rationnelles aux yeux de l’observateur, ce que Pareto appelle les « résidus et dérivations ». Les élites intègrent progressivement des nouveau-venus et se transforment ; ou bien elles cèdent brutalement à l’occasion d’une révolution locale.

La numérisation du monde est l’occasion d’un tel mouvement accéléré de circulation des élites. Je suggère d’y réfléchir dans un segment de l’ordre établi, le monde de l’édition. Pourquoi ? Parce que je m’y intéresse depuis un certain temps et que je suis un peu mieux informé sur lui que sur d’autres domaines (musique, cinéma, etc.) ; parce que ce monde est au seuil de son basculement ; parce que la production et la circulation des textes restent un enjeu majeur de civilisation.

Dans le monde du livre papier, je discerne en première approximation quatre niveaux :
• un réseau de sélection (éditeurs),
• un réseau de production (imprimeurs, graveurs, relieurs, etc.)
• un réseau de diffusion (libraires, distributeurs, commerciaux, etc.),
• un réseau de réputation (médias, critiques, prix, etc.).

Ces réseaux forment un système qui s’est lentement mis en place depuis l’invention de l’imprimerie. Les détails de ce système varient selon les cadres nationaux et culturels. Par exemple, le centralisme français a doublé la concentration économique d’une concentration symbolique pouvant être absente dans d’autres pays.

L’imbrication de ces réseaux et leur coalescence en système tiennent à leur activité économique. L’objectif ultime est de nature purement marchande : vendre un objet plus ou moins rare appelé livre-papier. Comme nous parlons ici de littérature et de pensée, le système entretient bien sûr des mythologies qui amortissent ou dissimulent le caractère très prosaïque de sa réalité : l’artiste maudit dans sa solitude créatrice, l’intellectuel engagé dans son époque désorientée, la success story dans le star-system (prodige venu de nulle part), etc. Mais dès que l’intérêt économique du système est menacé, on voit apparaître ses motivations réelles, qui forment en fait ses conditions de survie. Par exemple, on se souvient que des éditeurs n’étant pas réputés parmi les plus mercantiles comptaient parmi les plus virulents lorsqu’il s’agissait d’imposer le prêt payant en bibliothèque, inquiets ou furieux que des œuvres soient lues sans être payées. Alors les mythologies s’effondrent, et le mot d’Hugo fait sourire (« le livre comme livre appartient à l’auteur mais le livre comme pensée appartient au genre humain »).

Bien sûr, en vertu de la dimension multifactorielle de tout événement, le système du livre n’est pas réductible au seul facteur économique. Nous pourrions par exemple en faire une description depuis un facteur sexuel : Bernard-Henri couche avec Isabelle, mannequin, se reproduit en Justine, qui couche avec Raphaël, fils de Jean-Paul le meilleur ami de Bernard-Henri, qui finalement couche avec Carla, mannequin, qui couche avec Nicolas… et ainsi de suite. Nous faisons l’hypothèse provisoire que l’économie est un facteur de premier ordre, la sexualité et la procréation des facteurs de second ordre (voire dérivés de l’économie). Idem pour des facteurs idéologiques ou autres.

L’imbrication des réseaux est une évidence que l’on observe tous les jours : par exemple, tel auteur franchira aisément le réseau de sélection parce qu’il est déjà connu des télévisions (réseau de réputation) donc qu’il devrait faire de bonnes ventes dans les librairies (réseau de diffusion) pourvu que l’on imprime de bonnes piles avec son visage et son nom en couverture (réseau de production) ; inversement, le primo-auteur inconnu aura bien du mal à survivre au même exercice.

Un argument souvent entendu des réseaux de sélection et de diffusion est le suivant : les livres de piètre qualité, mais populaires, permettent l’existence des livres de bonne qualité, mais élitiste. Dans cette dichotomie (dont la réalité est très discutable), l’existence des livres de qualité est de toute façon au rabais : un espace physique limité et un risque économique important impliquent un faible tirage, une faible promotion, une faible durée de vie en librairie, etc. La dualité populaire-élitiste, si elle a un sens, se trouve donc reproduite par les conditions même du marché où certaines œuvres demeurent confidentielles.

Il serait faux de penser au système du livre comme ayant seulement ou principalement pour enjeu la production et la sélection de celui-ci. C’est plutôt le contraire : cette phase est en réalité la plus simple, il existe désormais des milliers d’éditeurs francophones et en dernier ressort, n’importe quel imprimeur vous produira à bas coût quelques centaines d’exemplaires. Le livre numérique verra le triomphe de cette tendance, avec un coût marginal tendant vers zéro pour la duplication des exemplaires. Le système du livre est déjà en état de surproduction (le nombre d’auteurs et de publications augmente bien plus vite que la capacité de lecture de la population) et de sous-sélection (on publie désormais n’importe quoi, la valeur ajoutée d’un éditeur prestigieux étant supposée être d’éviter ce n’importe quoi). Cela va s’accentuer.

Quand on pense ainsi au livre comme système composé de réseaux, on est également frappé de l’isolement des auteurs et des lecteurs : ils sont à l’entrée et à la sortie de la chaîne, mais il s’agit d’une foule d’agents isolés. Le système du livre papier a prospéré sur cette solitude et continue de le faire. Ses éléments-clé (les « grands » éditeurs) en ont souvent conçu un sentiment de toute-puissance, certains qu’ils étaient d’attirer par leur notoriété les futurs auteurs et par leur promotion les futurs lecteurs, ignorant le désir de transparence et le besoin d’explication de la société de l’information, nourrissant une attitude au mieux indifférente et au pire méprisante vis-à-vis de ceux qui leur permettent en dernier ressort de vivre : le producteur initial et le consommateur final.

Ce système aux séculaires certitudes va mourir. Mais ce sera long, une lente agonie plutôt qu’une mort foudroyante.

Depuis les privilèges royaux accordés par lettres de patente aux libraires-imprimeurs (éditeurs de l’époque), le système du livre papier est une gestion de la rareté. Toute l’économie du monde matériel se définit d’ailleurs ainsi. Donc le papier et l’encre sont rares, l’espace physique pour stocker et vendre les livres est rare, la place sur un catalogue d’éditeur est rare, l’espace critique dans la presse est rare, le temps de diffusion dans les médias radio ou télé est rare, etc. Chaque réseau peut ainsi faire monter ses enchères pour la production, la sélection, la diffusion ou la réputation d’un livre papier.

En tant que mutation technologique, la numérisation produit l’abondance – au rythme exponentielle de la loi de Moore pour le stockage et en visant la vitesse de la lumière pour le flux. Le livre comme œuvre de l’esprit s’inscrit naturellement dans la couche contenu de l’Internet : il est même bien plus léger à graver et transmettre que la musique ou l’image, seule l’aisance de lecture sur écran faisait réellement obstacle.

L’économie du livre n’est plus la même quand produire un million d’exemplaires d’un titre prend quelques minutes ; quand on peut soumettre son manuscrit à un cercle large de lecteurs pour l’améliorer ; quand les librairies en ligne propose un million de titres différents avec la même facilité d’accès pour tous ; quand les lecteurs s’orientent depuis toutes sortes de sources (blogs, forums, réseaux sociaux, agrégateurs de goût, algorithme de conseils d’achat, etc.) ; quand une poignée de massmédias centraux se délitent, perdent leurs revenus en même temps que leur audience, laissent place à une multitude nettement moins unanime de sources d’information critique, etc. Le numérique signifie tendanciellement la liquidation (production, diffusion) et la mutation (sélection, réputation) des anciens réseaux du livre papier.

Le livre papier n’était pas tout noir, le livre numérique ne sera pas tout blanc, la transition en cours est entachée de nombreuses incertitudes.

Ce que nous devons éviter dès aujourd’hui, c’est la probable tentative de confiscation du débat et de la décision par les acteurs du livre papier. Le précédent de l’industrie musicale l’a montré : lobbying politique et économique massif, déchaînement de la cupidité des producteurs, vision conservatrice des droits de propriété, extension des manœuvres liberticides, sacrifice du consommateur sans bénéfice pour l’artiste… Or, l’industrie de l’imprimé pèse bien plus lourd que celle de la musique, et ses liens avec les centres du pouvoir sont bien plus denses.

Pour ma génération, Internet a été synonyme de libération. Sa colonisation progressive par les règlements des marchands comme des politiques obscurcit ces horizons d’émancipation. Comme Pareto le soulignait, les élites en place mènent une guerre perpétuelle contre la multitude en vue de se maintenir. Et un autre Italien plus illustre encore, Machiavel, notait dans le Prince : « Le novateur a pour ennemis tous ceux que l'ordre ancien favorisait et ne trouve que de tièdes défenseurs chez ceux que favoriserait l'ordre nouveau. Leur tiédeur vient en partie de la crainte des adversaires qui ont la loi pour eux, en partie du scepticisme naturel aux hommes : ils ne croient pas volontiers aux nouveautés, tant qu'ils ne les ont pas touchées du doigt ». Dans le monde du livre, la nouvelle guerre des Anciens et des Modernes ne fait que commencer.

18 commentaires:

  1. Waoh, ça c'est de la synthèse. Comment ne pas adhérer?
    Mais en lisant vos prédictions, je suis toujours partagé entre: chouette, je vais connaître un nouveau monde de mon vivant, et: mais alors quoi? il ne faut pas que je me fasse publier "à l'ancienne" pour accélérer l'agonie du vieux système dont je n'ai pas grand-chose à attendre, en effet? Il faudrait se jeter à l'eau, faire partie des quelques pionniers qui essaient de court-circuiter tel réseau? Brrrr. Du coup je me retrouve dans le camp des "tièdes défenseurs" de la nouveauté dont parle l'ami Machiavel, et pour les raisons qu'il indique.
    Autrement dit, vos prophéties m'exaltent et me culpabilisent en même temps, c'est malin :)

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  2. (Marco) Vous êtes plus optimiste que moi, nous avons connu la fin des disquaires, je ne sais pas si nous connaîtrons vraiment celle des libraires ! Je pense que les plus grosses ventes (piles des distributeurs) et une partie des plus diverses (achats des grands lecteurs plutôt âgés) sont aussi le fait de lecteurs qui tarderont à passer au livre numérique. La transition d'un marché à l'autre se fera probablement en douceur, pas comme la musique.

    En fait, je suis comme vous : si j'ai pris la décision de publier désormais uniquement en format numérique, je suis perdu dans les formats, les opportunités, les circuits, etc. En fait, je repousse même l'achat de mon lecteur! (J'attendais l'iPad, mais il est un peu décevant, j'allais prendre un Kindle mais maintenant je lis que Google prépare le sien pour juin et qu'Amazon pourrait bien offrir le Kindle contre un abonnement, alors j'attends encore !!)

    Je vais examiner tout cela progressivement, mais je regrette qu'il n'existe pas une plateforme unitaire d'information et d'échange sur toutes ces questions de l'édition numérique. Si ce projet existe, merci aux lecteurs de me le signaler. Et s'il n'existe pas, eh bien il faudra l'inventer ! Depuis les gens qui veulent faire lire leurs manuscrits (comme chez Léo à la belle époque) jusqu'à ceux qui veulent des explications simples sur les formats, les contrats des diffuseurs (Amazon, Apple, etc.), les qualités des lecteurs, etc. il y a un potentiel énorme.

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  3. Perso, je rêve d'un site communautaire où se retrouveraient auteurs, lecteurs, correcteurs (enfin, des aides volontaires à la correction) traducteurs, etc. J'en rêve, et j'y crois ! Et si personne ne s'y met, on va être obligés de s'y coller... En tout cas, j'arrive ici après passage sur le blog de Wrath et, pfff, je respire un peu mieux (ici, donc). Mais qu'ont-ils tous à s'agréger aux marges d'un système qui n'a pas de place pour eux ? Ch'comprends pas.

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  4. (Nathrr) Oui, voilà ! Je ne sais pas si vous avez connu les m@nuscrits de Léo Scheer à l'époque où il y avait du monde (hélas, c'est calme pour le moment), mais cela commençait à bien fonctionner pour ce qui est de la lecture critique et du conseil. Des gens mettent leur manuscrit en ligne, une communauté de lecteur les lit et donne son avis. Bien sûr, cela fonctionne à certaines conditions.

    Je copie-colle ici les idées que j'avais rassemblées sur le sujet, cela concerne ce que j'appelle le "réseau de sélection" (des gens qui ont un texte, qui veulent avoir une idée de sa valeur, l'améliorer, etc.). En trois fois parce que les commentaires ne permettent pas plus de 4000 signes !

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  5. En France, l’expérience a été tentée par les éditions Léo Scheer mais elle s’est hélas bloquée en route en raison de choix stratégiques inopportuns (ambiguité du lien avec l’édition papier et maintien du secret dans la sélection, absence de plateforme ouverte, pratique et fluide). Ses deux années d’existence ont néanmoins montré que le potentiel existe, puisque des auteurs comme des lecteurs assez nombreux ont joué le jeu malgré la relative confidentialité de l’expérience. Avec quelques centaines de millions d’internautes francophones, il y a donc de l’espace pour cela.

    A quoi ressemblerait une plateforme numérique de sélection ? On peut imaginer un modèle gratuit et un modèle payant. Ils partagent certains traits de fonctionnalités issus du wiki et du réseau social :
    - l’auteur se crée un compte et possède une page (comme sur un réseau social) ;
    - il en va de même pour le lecteur (celui qui n’a pas de manuscrit mais souhaite simplement lire ceux des autres) ;
    - l’auteur publie son texte par une interface de mise en ligne automatique ;
    - chaque texte est obligatoiement accompagné d’une fiche permettant de l’identifier facilement et surtout précisément (auteur, titre, genre, sous-genre, pagination, etc.) ;
    - chaque texte peut être noté et commenté, ces informations apparaissant en temps réel (sous le texte et sur la page du commentateur) ;
    - un compteur permanent indique les textes les plus commentés par genre et sous-genre ;
    - auteurs ou lecteurs peuvent créer des groupes (de conseils, de critiques, de sous-genres, de fans, etc.).

    Dans le modèle gratuit, les échanges se déroulent selon un principe contributif comparable à Wikipedia : on suppose qu’une masse critique de lecteurs assidus suffit à faire émerger des notations et sélections pertinentes. Cela sera d’autant plus vrai que le préclassement du texte sera efficace – c’est-à-dire que l’on pourra facilement distinguer un manuscrit de 300 pages en genre littérature et sous-genre policier d’un texte de 30 pages fait à la va-vite et sans aucune précision de contenu. Par exemple, j’apprécie pour ma part les polars, la SF et la littérature générale (plus ou moins expérimentale), je n’ai aucune envie (et aucune possibilité en fait) de consacrer du temps à des autobiograhies régionalistes, des romans sentimentaux ou des nouvelles historiques. En revanche, je suis prêt à en consacrer pour feuilleter en ligne des genres qui m’intéressent et si je sens un potentiel, pour lire l’intégralité de l’ouvrage. Si quelques milliers ou dizaines de milliers de lecteurs sont dans mon cas (chacun avec ses goûts singuliers, bien sûr), cela suffit pour produire un premier travail critique bénéfique à l’auteur, surtout s’il connaît les orientations de son lecteur (un auteur de roman sentimental ne doit pas s’étonner de voir qualifier son texte de « bouse dégoulinante » par un lecteur affichant son goût pour la littérature expérimentale et ayant eu ce jour-là envie de se défouler).

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  6. Outre la fréquentation importante qui est la base de tout succès collaboratif sur le net, au moins deux conditions sont donc nécessaires pour la réussite d’une telle plateforme :

    - Elle doit être principalement dédiée à la découverte et au travail sur l’écriture (et non une enième annexe de l’auto-édition en ligne ou une enième vitrine des egos).

    - Elle doit être massivement organisée par navigation « affinitaire ». La littérature en toute généralité n’existe pas, sinon comme code administratif ou commercial d’un produit. Dans la réalité, les individus aiment certains types de littérature et ils doivent retrouver aisément leurs préférences. Il ne s’agit pas de s’y enfermer : on peut toujours cliquer sur un genre peu connu, comme parfois on choisit un livre a priori éloigné de ses goûts en librairie ou en bibliothèque. Mais dans l’ensemble, un lecteur sera meilleur critique dans les genres qu’il apprécie et connaît bien.

    Ce modèle gratuit peut être doublé d’un module payant : dans ce cas, un comité de lecteurs professionnels est constitué (par genre), l’auteur paie pour avoir une fiche de lecture en bonne et due forme, avec points forts et points faibles de son texte, passages à retravailler, etc. Ce que l’édition papier est censée faire, sauf que dans 95% des cas, l’auteur doit se contenter d’une lettre-type de refus sans aucune information sur le contenu de la critique.

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  7. Voilà. Bon bien sûr, les idées c'est toujours simple, et c'est au pied du mur qu'on voit le maçon. En ce moment, je bosse avec un gros site internet français qui semble champion pour faire du million de visiteurs (avec une qualité médiocre mais bon...). Quand j'aurai fini un certain travail pour eux, à la fin du printemps, je compte leur demander comment ce genre de cahier des charges pourrait être rempli (en programmation de plateforme ouverte) et à quel coût.

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  8. Euh... on ne se tutoie pas ? J'ai un peu de mal avec le "vous"...
    Ta description, C., de ce que pourrait être un site collaboratif correspond à ce que j'imagine et à ce à que nous sommes sans doute nombreux à attendre. Au principe d'une version avec services payants, en revanche, je n'adhère pas, ou alors avec paiement indirect, sur d'éventuels droits d'auteur par exemple.
    Quant à passer par une boîte pour faire la mise en place du site, argh, non ! Il faut surtout un développeur indépendant motivé par le projet, qui jette les bases du site sur sont temps libre. Le plus gros n'est d'ailleurs pas la réalisation du site mais sa vie-même. Et si on est plusieurs, c'est la fête !
    J'ai déjà pas mal réfléchi au sujet, avec un développeur, donc (je ne lance pas ça à l'arrache).Le problème, bien sûr, c'est le temps...
    On pourrait déjà lancer une communauté de réflexion sur le sujet, commencer par un bête forum...?

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  9. (Nathrr) Si tu veux. En fait, je pensais surtout que la boite en question pourrait (moyennant quelques services) m'offrir cette plateforme de base. Dont un forum (l'idée est en effet que l'activité commence quelque part, donc par des discussions, mais que l'on puisse tout de suite agréger des choses). D'ici là une communauté de discussion, pourquoi pas? Je suis assez nul en création d'interface.
    (C)

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  10. Moi non plus je ne crée pas d'interface. Par contre quelquefois je discute volontiers. Ce qui nous fait, si je compte bien, 1+1+1, trois personnes ici pour se lancer (dans la discussion). C'est cool, comme début.

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  11. Trois, cela me semble un levier suffisant pour bousculer l'ordre du monde. Mais si d'autres lecteurs ont l'envie d'en être, qu'ils le disent.

    Ce forum, vous le voyez comment, du point de vue des thématiques? Je ne veux pas dire chaque discussion ouverte bien sûr, là ce sera la surprise, mais l'objet général de la discussion, la raison pour laquelle on vient sur ce forum. Un truc genre "écriture, lecture et partage numériques"?

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  12. (C) (et tous ceux que cela intéresse) : un forum tout simple, c'est facile, hop, je viens d'en lancer un. Il est des plus sommaires, mais c'est un début... et surtout un lieu de discussion plus propice que celui-ci (j'ai un peu l'impression de taper l'incruste sur le blog de mon Iphone !) : http://auteurs-lecteurs.your-board.com/forum.htm
    Y'a plus qu'à aller y faire un tour et à le faire connaître (perso, je suis zéro en réseau) - Avis !

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  13. "(J'attendais l'iPad, mais il est un peu décevant, j'allais prendre un Kindle mais maintenant je lis que Google prépare le sien pour juin et qu'Amazon pourrait bien offrir le Kindle contre un abonnement, alors j'attends encore !!)"

    Ah ça ça m'a fait beaucoup rire. Ça me rappelle Raymond Loewy (le designer) qui parlait de la modernité dans les années 50. Ça n'a pas beaucoup changé (mais ça s'est accéléré et l'offre est encore plus large ; en fait c'est pire...)

    Bon, donc nous parvenons tranquillement à une situation où tout le monde écrira (des livres, des articles, sur papier ou en ligne), et où personne ne lira plus (faute de temps surtout). Car il est important avant tout de s'exprimer, de soumettre son point de vue, de se "manifester" ; et ensuite, ensuite seulement s'intéresser à ce qu'a produit l'autre.

    Faut-il en rire ?

    J'aimerais revenir sur des points intéressants, mais le temps, ah le temps ! (je sais, c'est nul comme contribution à la discussion, désolé)
    Je reviendrai. (Là j'ai des filets de rascasse dans une poêle, ça n'attend pas.)

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  14. Très volontiers cher NLR, je vous attends. Ici ou sur le forum d'échange.

    Nous sommes d'ores et déjà dans une société où il y a bien trop à lire, l'imprimé a réalisé cela bien avant le numérique. La question est plutôt: mon temps étant limité face à la masse des connaissances, comment puis-je accéder à ce qu'il me paraît important de lire? (Que je sois fan de roman d'anticipation, de pêche à la mouche, de physique des particules, de ragots people ou de tout cela à la fois)

    Quant à écrire, oui, de plus en plus de gens le font. Leo Scheer l'a très bien compris, cette démocratisation de l'écriture est le phénomène marquant des années Internet première mouture. Je pronostique cependant une limite naturelle à l'envie (ainsi que la capacité) d'écrire dans toute population humaine. Il n'y aura pas une croissance exponentielle des contributeurs (mais des contributions, oui sans doute). On le voit déjà avec le déclin des blogs, trop exigeants, les gens préfèrent 140 signes sur un tweet ou 40 signes en statut FB.

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  15. un statut FB, c'est 420 signes, les commentaires pouvant dépasser largement le millier - avec l'astuce bien sûr d'en poster plusieurs à la suite

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  16. C'est pour cela que j'essaie d'associer les deux : le livre objet et le numérique. Et de tenter une autre voie... toujours en cours de recherche, car "détrôner" le livre imprimé, existant depuis si longtemps, est une chose à prendre dans toute sa considératon et son ampleur. Le numérique, aujourd'hui n'est qu'un biais, mais peut devenir plus important comme la télévision a pris le pas sur les soirées hivernales. Cela n'engendrera pas plus de liens physiques, certes, mais permettra une plus large ouverture du débat, style forum grec. Mais de toutes les façons, il faudra toujours en revenir à l'écrit car c'est le fondement, même, de notre façon de communiquer (grottes de Lascaux, tam-tams, etc...). L'Internet offre la possibilité d'aller plus vite et de couvrir un maximum, encore faut-il savoir "taper" juste et "toucher" mieux.

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  17. Précision : merci ! Bon, faut que je revienne sur FB (ou que j'arrête d'en parler) pour ne plus dire de conneries. :-)

    Benoit Deville : nous sommes d'accord.

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  18. Bon Iph, tu reviens, y-a Scryf sur le feu !

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