Les scientifiques ont organisé un tournoi international auquel ont participé 104 équipes envoyant chacune un modèle. L’environnement simulé (modèle du Multi-Armed Bandit, une série de défis à plusieurs solutions ou « comportements » possibles) proposait des comportements de type Innovate (choix individuel d’essais et erreurs sans apprentissage social), Observe (partage social des informations entre joueurs) et Exploit (choisir l’un des comportements acquis de son répertoire pour surmonter le défi). Chacune de ces stratégies simulées dans le jeu pouvait être affectée de contreparties pénalisantes, par exemple la probabilité de copier une erreur dans l’apprentissage social. Ces différentes pénalités conduisaient de manière équiprobable à une « mort » de la stratégie en cas d’accumulation des échecs, créant une pression sélective comparable à la lutte pour la survie des meilleures solutions.
Une première vague du concours a donné lieu à 5000 affrontements « face-à-face » de paires de stratégies, occasionnant 100.000 simulations. Les 10 stratégies ayant survécu sont entrées dans la seconde phase de « mêlée » où elles s’affrontaient toutes simultanément. A la grande surprise des organisateurs, un modèle a emporté le concours en dépassant nettement ses concurrents après 10.000 rounds et 15.000 scénarios : ce modèle était fondé sur l’imitation sociale massive. La place de l’innovation individuelle est réelle, mais restreinte (moins de 10 %). Commentaire de Samuel Bowles : « Beaucoup de gens, quand ils se demandent comment viennent les nouvelles idées, pensent à un excentrique qui fait des tests dans son garage ou un geek timide qui bidouille son ordinateur. Nous considérons que le progrès fonctionne comme ça. Cette étude suggère que cela se passe ainsi, mais que le point réellement décisif est la diffusion de ces idées ».
L'évolution sociale et culturelle semble donc favoriser les groupes encourageant la libre copie des idées, ce qui forme une condition de sélection des innovations les plus adaptatives.
L'évolution sociale et culturelle semble donc favoriser les groupes encourageant la libre copie des idées, ce qui forme une condition de sélection des innovations les plus adaptatives.
Référence : Rendell L et al (2010), Why Copy Others? Insights from the Social Learning Strategies Tournament, Science, 328, 208-213, doi : 10.1126/science.1184719
Sur le même thème : L'information veut être libre, après tout
Sur le même thème : L'information veut être libre, après tout
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire