Auto-édition et édition à la demande: l'explosion américaine

Bowker, cabinet d’analyse de l’édition, publie ses données pour le marché du livre 2009 aux Etats-Unis. Les livres d’éditeurs traditionnels sont restés stables en 2009, avec 288.355 titres, soit une baisse de moins de 0,5 % par rapport à 2008.

En revanche, note le cabinet, « on a assisté à une nouvelle année extraordinaire de croissance pour le nombre des livres ‘non-traditionnels’ en 2009. Ces livres, diffusés presque exclusivement sur le web, sont pour l’essentiel des titres à la demande produits par des maisons d’édition spécialisées dans les reprises de livres du domaine public, ou par des imprimeurs destinés aux auteurs auto-édités ou aux publications de niche. »

Ainsi, les livres auto-édités ou édités à la demande devraient atteindre 764.448 titres en 2009, soit 181 % de hausse par rapport à 2008 ! Cette année 2008 avait elle-même doublé le nombre de titres auto-édités en 2007. Il faut cependant signaler que cette édition à la demande est concentrée chez trois grosses maisons : BiblioBazaar (272.930), Books (224.460) et Kessinger Publishing (190.175). Les trois suivants ont une production nettement moindre : CreateSpace (21.819), General Books (11.887 ) et Lulu.com (10.386).

Que faut-il en conclure ?

• Dans le marché traditionnel du livre papier, Internet et l’impression numérique changent déjà la donne. Le réseau permet l’étalement de la longue traîne, c’est-à-dire l’augmentation spectaculaire du nombre de titres en circulation et la lente modification de la distribution de Pareto (20 % des titres font 80 % des ventes).

• Ce phénomène n’est pas (à notre connaissance) quantifié en France ou en Europe. Aux Etats-Unis, il est probablement plus marqué parce que l’absence de prix unique du livre a déjà entraîné une forte concentration du réseau libraire, impliquant des commandes plus fréquentes sur Internet.

• Le livre comme tous les autres biens culturels se divise en marché de masse (les best-sellers) et en marchés de niches. Ces derniers devraient connaître une forte croissance au détriment des premiers. En soi, chaque livre auto-édité ou édité à la demande ne représente que peu de lecteurs (quelques unités à quelques centaines), mais le grand nombre de titres finit par produire des quantités importantes.

• Le numérique devrait accentuer cette tendance. Nous l’avions signalé ici, l’auto-édition, la micro-édition et la wiki-édition vont bénéficier de la baisse considérable des coûts de production et surtout diffusion des livres numériques, diminuant le risque d’investissement et ouvrant des horizons d’indépendance pour toute une génération d’auteurs, d'éditeurs et de communautés numériques.

• La lecture comme l'écriture deviennent personnalisables, c'est-à-dire que la forme unique et intangible du livre papier produit en série et lancé "à l'aveugle" sur un marché anonyme laissera place à des formes multiples et différenciées de production et d'accès aux textes.

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1 commentaire:

  1. pourquoi t'irait pas crever dans ton coin.

    sale pute; crève bien profond.

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