Propriété®
Je suis content car pour une fois, mon travail professionnel va coïncider pleinement avec ma curiosité personnelle. Il me faut en effet passer une partie de la semaine à creuser la question de la propriété intellectuelle. Intuitivement – mais les intuitions ne mènent pas loin –, j’y suis hostile, comme à tout ce qui entrave la libre circulation des informations et des contenus. Il me semble d’ailleurs que personne ne se félicite de ce genre d’entraves ; au mieux, on défend le droit d’auteur, le brevet ou la licence comme un mal nécessaire. En l’occurrence, il serait nécessaire à la rétribution de l’auteur ou de l’inventeur, donc à sa motivation et donc au progrès. Cela me paraît faussement simple. Par exemple, les créateurs que j’ai rencontrés dans les arts, les sciences ou les lettres n’étaient jamais motivés au premier chef par l’idée d’un revenu, mais toujours par la passion de créer. Ce qu’ils cherchaient ensuite, c’était la reconnaissance par leurs pairs ou par la société. Enfin seulement se posait la question de la survie économique. Donc cette histoire de propriété intellectuelle, sans pour l’instant y avoir réfléchi plus que cela, je tend à la regarder comme une morale d’épicier plaquée sur un domaine qu’un épicier ne comprendra jamais. Cela me fait penser au pire domaine que je connais bien (et pour cause, cela m’arrive d’en être en freelance), les consultants en entreprise. Ils vous collent des ® et des © à des centaines de noms communs décrivant de soi-disant « méthodes » de soi-disant succès en management ou en communication. Garantie® 100 % Débile®. Mais bref, rendez-vous un peu plus tard, je ne manquerai pas de vous faire part des réflexions issues de mes lectures, qui auront peut-être contredit mes intuitions. D’ici là, je vous conseille la lecture de cette excellente Lettre ouverte aux maisons de disques, de Virginie Berger. L’industrie musicale forme un peu le « cas-zéro » à partir duquel les autres producteurs de contenus envisagent le numérique, notamment cette question de la propriété et de son accès payant ou gratuit.
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Je suis responsable de formation dans un organisme de formation continue pour adultes, et fais à l'occasion du conseil en entreprises. Je me contrefous que les outils et autres documents pédagogiques que j'ai créé porte ma "marque" ! Je fonctionne plutôt en mode partage, échanges et mise en commun avec les intervenants extérieurs. Mais 90% de mes collègues y sont très attentifs, et prêts à bouffer l'assistante qui aurait oublié d'insérer leur nom en pied de page !! C'est triste et drôle à voir ...
RépondreSupprimerLa seule chose, c'est que quand tu pars, ou qu'ils te mettent dehors, ils ont le droit de conserver ta production, et de l'utiliser à toutes leurs sauces ! Mais bon, en attendant, je m'enrichis autrement !
Christine
Eh oui, 90% sont très jaloux d'un apport qui ne justifie pas cette jalousie dans 90% des cas!
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