Pour tout incroyant

Mauvaise nuit, lever, coucher, lever. Formalités ce matin, ennui. J’accuse le coup depuis hier. Mélancolie diffuse, irruptions d’images, interruptions de pensées. Tristesse et colère alternent. Et des fois oubli. Aucune motivation pour des travaux alimentaires, qui me répugnaient déjà avant. Réflexions de-ci de-là sur le net, pour me changer les idées, sans grande conviction (mais au moins c’est libre). Par mails, j’anticipe des querelles familiales à venir et je tente de crever certains abcès. Même (et surtout) au sein de la famille, seuls comptent des rapports singuliers, comme ceux que j’avais avec mon père mais que d’autres n’avaient pas. En miroir, incompréhension un peu plus profonde encore sur les réflexes « claniques » de certains humains, y compris dans ce cas en vue des funérailles (hypocrisie de la communauté rassemblée, vacuité du sang partagé). Le meilleur de nos rapports fut fondé sur la mise à distance, école du doute et du détachement. Pour tout incroyant, seul s’affronte le non-sens de la mort, c’est-à-dire le rien. Toute tentative pour nier cela est l’expression du mensonge, de la faiblesse ou de la bêtise. Surtout pas de consolation donc, ni de désolation d’ailleurs : trouver dans ce destin-là la ressource de forces nouvelles. Le vivant reste une guerre perpétuelle, les forces adverses sont inscrites dans les lois de la physique. Contre la prétendue sagesse de l’acceptation résignée, toujours retourner au feu de Prométhée.

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