hasofin et mon double

Je me réveille vers une heure, dans la nuit. Impossible de trouver un sommeil de qualité. Les rêves sont revenus en force après une longue période de vide onirique. Enfin, le souvenir éveillé de ces rêves, je suppose qu’ils étaient toujours là, tapis dans un sombre recoin des neurones. Je n’aime généralement pas ce souvenir des rêves, un psychanalyste trouverait son miel dans mes mécanismes de défense et de refoulement. Je comprends bien mieux ce que Clément Rosset a appelé l« hasofin » (hyper-activisme semi-onirique de fin de sommeil) dans son témoignage sur la dépression (Route de nuit). Avant-hier, il m’est arrivé une curieuse expérience, elle ressemblait justement à un rêve éveillé. J’étais sorti sur le pas de porte d’un restaurant pour fumer une cigarette. Au loin, un individu se retourne et… c’est moi ! Je n’ai pas une très bonne vue, surtout dans la pénombre, je discerne mal le détail de ses/mes traits. Mais enfin, même aspect du visage, même corpulence, même silhouette, même posture en train de fumer, même vêtements sombres. De surcroît, pendant environ trois secondes, cet autre moi-même me fixe exactement comme je le fixe. J’en ai été fort troublé, avant que l’illusion se dissipe. Je dis « illusion »… c’est pour me rassurer. Après tout, peut-être que je deviens fou. Ou peut-être que le monde est vraiment peuplé de nos doubles et qu’il est de mauvais présage d’arriver au jour où l’on se croise dans la rue. Et d’ailleurs, suis-je en train d’écrire ou de rêver ?

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