De la merde en philosophie

Le buzz Internet accompagne la sortie du prochain essai de Bernard-Henri Lévy chez Grasset, De la guerre en philosophie. Problème : dans cette reprise d’une conférence donnée à l’ENS d’Ulm, BHL cite très sérieusement les recherches sur Kant menées par un certain Jean-Baptiste Botul (figure de proue du… botulisme). Mais ce Botul n’existe pas, il s’agit d’un canular déjà ancien de Frédéric Pagès, du Canard Enchaîné.

Il n’y a là rien de nouveau sous le soleil marocain où Bernard-Henri aime à se prélasser. BHL s'était déjà fait épingler sévèrement par Pierre Vidal-Naquet pour Le testament de dieu. C'était en 1979, trente ans déjà, et le constat n’a pas pris une ride :

« Il suffit, en effet, de jeter un rapide coup d’œil sur ce livre pour s’apercevoir que loin d’être un ouvrage majeur de philosophie politique, il fourmille littéralement d’erreurs grossières, d’à-peu-près, de citations fausses, ou d’affirmations délirantes. Devant l’énorme tapage publicitaire dont bénéficie cet ouvrage, et indépendamment de toute question politique et notamment de la nécessaire lutte contre le totalitarisme, il importe de rétablir, dans les discussions intellectuelles, un minimum de probité »

Un certain système publicitaire et endogame parisien produit toujours la même merde – les essais généralistes bâclés et superficiels d’une génération, non-pensée collective que les manuels d'histoire des idées considéreront sans doute comme le testament de la figure française de l’intellectuel née au XIXe siècle. 

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